les ciels de Villetaneuse | Villetaneuse 2oo9

“Le bâti constitue la phrase, le non-bâti la ponctuation, cette respiration est indispensable à la lecture. Nous considérons volontiers que les villes se prêtent à être déchiffrées… lettre après lettre. Cela n’est pas facile, car certaines d’entre elles produisent des textes excessivement denses, des phrases trop longues.” (Thierry Pacot in Des corps urbains). “Au départ pour Villetaneuse, dit Malte Martin, j’avais envie grâce à l’affiche de donner à cette ville des fenêtres, de faire respirer les rues, les constructions… de me saisir des ciels de cette ville, de les faire descendre sur ses murs. D’y créer … pour chacun, sa fenêtre sur le monde.” La deuxième phase aborde la question de la centralité dans cette ville-agglomération jusqu’ici fragmentée. Une façon de la découvrir subjective en chacun, rapport entre l’espace public — espace commun — et la sensation de chez-soi, sous forme d’un nombril urbain se déplaçant avec ses habitants. Ce dispositif détourne le marquage “vous êtes ici” des plans de quartier. Des marquages au pochoir ou peints, des affiches posent un centre provisoire et monumental le long des chemins informels des grands ensembles ou sur les murs des immeubles en rénovation… Grâce à des questions dont le périmètre part de l’habitation pour aller jusqu’à l’espace urbain, la troisième phase fera surgir une cartographie sensible de Villetaneuse. À partir de l’affirmation ontologique “Ici tu es”, les habitants désigneront les endroits où ils se sentent bien et décriront l’intensité de leur sentiment, en une phrase… Malte Martin se nourrira de ces perceptions pour matérialiser ces “cartographies sensibles”.